31/07/2008

UN ARTICLE DE PATRICK ROGER DU JOURNAL "LE MONDE"

Nombreux sont ceux qui, après l'élection présidentielle de 2007, avaient prédit la "mort politique" de François Bayrou. Le président du Mouvement démocrate (MoDem) a été abandonné par la plupart de ses élus, pris en tenaille lors des élections municipales et "ciblé" par l'Elysée, qui n'a eu de cesse de l'isoler. Il reste pourtant, selon toutes les enquêtes réalisées depuis un an, une des figures les plus populaires aux yeux de l'opinion et sa voix, aussi isolée soit-elle dans l'Hémicycle du Palais-Bourbon, continue à se faire entendre avec force.
Ainsi le député des Pyrénées-Atlantiques a-t-il été le plus prompt à réagir à la décision du tribunal arbitral en faveur de Bernard Tapie, contribuant ainsi à en faire émerger les enjeux politiques. "Ce qui m'étonne, c'est l'étrange fascination qu'exerce Sarkozy sur une partie de la gauche elle-même, qui semble comme tétanisée, juge-t-il. Mais imaginez ce qu'aurait dit la droite française si c'était Mitterrand qui avait agi ainsi avec Tapie !"

Le moins paradoxal n'est pas que l'ancien dirigeant de la droite centriste soit ainsi identifié comme un des opposants les plus actifs au pouvoir incarné par Nicolas Sarkozy. "Les raisons pour lesquelles j'avais indiqué que je ne voterais pas pour Nicolas Sarkozy, qui reposaient sur un conflit de valeurs et non des antagonismes de personnes comme on a voulu le faire croire, ne peuvent plus aujourd'hui être ignorées par personne", affirme M. Bayrou. "Il y a aujourd'hui très peu de gens qui résistent à cette réalité, admet le président du MoDem. Les syndicats ont été désarmés, mis à terre et moqués. Et il ne faut pas oublier que beaucoup de gens ont peur. C'est pourquoi j'ai un devoir de rassemblement pour construire une opposition démocratique et républicaine."
Depuis quelques semaines, des figures venues d'horizons divers prennent ou reprennent contact avec l'ancien candidat à l'élection présidentielle afin de rejoindre des cercles de réflexion qui ont été réactivés. "Vous êtes le seul à avoir dit depuis le premier jour ce qui se passe à présent, et on ne voulait pas vous croire", lui confiait, à Versailles, lors de la réunion du Congrès, un sénateur de la majorité.
Le MoDem, créé à Villepinte à l'automne 2007, a réussi, non sans essuyer de nouvelles pertes, à franchir l'écueil des élections municipales - où ses listes ont recueilli en moyenne 15 % des suffrages là où elles étaient présentes - et à faire émerger une génération militante. Celle-ci, tournant le dos aux pratiques d'une UDF "parti de notables", entend s'approprier "une nouvelle manière de faire de la politique". Les réseaux constitués à l'occasion de la campagne présidentielle continuent à fonctionner et la "blogosphère" démocrate est en activité permanente. Plus nouveau, on a vu récemment, à l'occasion de mobilisations sur le droit au logement, les droits civiques ou les droits des résidents étrangers, se développer une forme d'"activisme démocrate".
M. Bayrou lui-même n'est pas en reste et se fait un devoir d'alerter sur les "graves dérives" qui, selon lui, menacent les droits élémentaires des citoyens. Ainsi entend-il prendre sa part pour obtenir le retrait du fichier Edvige, issu de la réforme du renseignement et reprenant une partie de l'ancien fichier des RG. Edvige recense ainsi des données informatisées non seulement sur les mineurs de 13 ans mais sur les élus politiques, candidats aux élections, responsables politiques, syndicaux ou religieux. "Où va-t-on ?, s'indigne le président du MoDem. Quel régime est-on en train de mettre en place ? Quelle société est-on en train de construire ?"
"Jamais personne n'avait entraîné la France là où Nicolas Sarkozy l'entraîne aujourd'hui, affirme M. Bayrou. Il transgresse tout ce qui était l'essentiel du consensus républicain." Cette stature d'opposant résolu, il va lui falloir à présent l'appuyer sur un mouvement qui peine cependant à se structurer. Les sites de la blogosphère relaient les multiples impatiences des adhérents démocrates déçus ou frustrés de ne pouvoir s'impliquer de manière plus active.

La première université du MoDem, du 5 au 7 septembre, au Cap Esterel, devrait être l'occasion de vérifier la vitalité du mouvement mais aussi de franchir un pas supplémentaire dans son organisation. Viendra ensuite ce qui constituera pour lui une échéance majeure : les élections européennes de juin 2009, à l'occasion desquelles M. Bayrou annonce d'ores et déjà des "surprises".

Patrick Roger "Le Monde" 31-O7-2008

18/07/2008

INDEMNITES POUR TAPIE : UN SCANDALE !


François Bayrou a dénoncé jeudi "les protections au plus haut niveau" dont a bénéficié Bernard Tapie dans le règlement du litige qui l'opposait au Crédit Lyonnais et le fait qu'on ait "écarté la justice".

Le président du MoDem a réclamé la création d'une commission d'enquête parlementaire "qui accepte d'aller regarder quel est l'enchaînement de décisions qui a conduit à écarter la justice et à la remplacer par des arbitres entre guillemets".

"On a justement voulu mettre en place des arbitres qui sont des personnes privées, d'ailleurs lourdement dédommagées. Ils vont toucher chacune plus de 300000 euros (...) Pourquoi? Pour éviter la décision de justice dont on savait en raison d'une décision de la Cour de Cassation, qu'elle serait défavorable à Bernard Tapie."

Ce tribunal arbitral attribue 285 millions d'euros à Bernard Tapie, plus les intérets. Il lui resterait environ 45 millions, une fois ses dettes payées.

"On donne 45 000 euros pour la mort d’un conjoint victime du cancer de l’amiante. Et pour Tapie, on donne 45 millions d'euros. Mille fois plus. Est-ce que ça ne vous donne pas envie de casser cette espèce d'injustice perpétuelle dans laquelle on vit", déclare François Bayrou.

Et selon ses calculs, les 285 millions d'euros représentent "la totalité de tous les salaires annuels des 15000 postes d'enseignants français qui vont être supprimés, l'année prochaine"

Et si, comme Le Monde l'affirme, ce sont près de 400 millions d'euros qu'il faudra verser à Tapie avec les intérêts, cela représente "l'effacement du déficit de l'hôpital public en France. Et cela excusez-moi, sans décision de justice..."

09/07/2008

35 heures : un texte de régression sociale


François Bayrou, a voté mardi contre le projet de loi sur la réforme du temps de travail, qu'il a qualifié de "texte de régression sociale".

"Tous ceux qui, jusqu'à maintenant, ne voulaient pas voir ce qu'était la vraie nature de ce texte, devraient maintenant la voir : les cadres eux-mêmes vont être la cible. C'est le premier texte sans doute depuis très longtemps qui est aussi ouvertement un texte de régression sociale. Il porte atteinte à tout, au travail y compris des cadres, aux relations de confiance qu'il pouvait y avoir entre l'Etat et les organisations syndicales. Il rompt le contrat de confiance avec les partenaires sociaux. C'est un texte grave, lourd de conséquences".

Le texte a été adopté mardi en première lecture à l'Assemblée nationale par 326 voix contre 222.

03/07/2008

INGRID BETANCOURT : ne rien cèder au terrorisme


"les FARC ne m'auraient jamais libèrée"
"j'avais devant moi des automates"
"il n'y avait aucune humanité chez mes ravisseurs"

Quand les moments de joie laisseront la place à l'analyse historique du conflit avec les FARC, beaucoup auront à faire leur mea culpa.

A tous ceux qui baissent les bras devant le terrorisme en lui trouvant des excuses ou des"raisons", qui optent finalement pour la collaboration ... et l’humiliation, et qui n’obtiennent que le déshonneur, Ingrid Betancourt et le président colombien Alvaro Uribe ont donné une leçon de résistance. Leurs discours devant les parlementaires colombiens sur la nécessaire unité des démocrates, sur le dépassement des clans politiques habituels, sur les valeurs premières que sont la liberté, la tolérance et le pluralisme ont résonné au delà de la Colombie.

A tous ceux qui dans nos villes communistes ont tantôt été les amis des FARC (présentes plusieurs années à la fête de l’Humanité), qui sont encore les laudateurs d’Hugo Chavez et de Fidel Castro (qui considèrent les tortionnaires comme des « révolutionnaires » respectables), qui prétendent que défendre des principes démocratiques c’est être « impérialiste », … à tous nous disons que nous continuerons à lutter contre les fous qu’ils soient les fous de dieu, les fous de Marx-Lénine-Staline-Mao-Pol Pot …, et que l’on peut prôner des règles de justice et d’équité dans nos sociétés sans tomber dans la dictature et la violence.

Les démocrates du monde entier ont remporté une victoire. Bienvenue à Ingrid Betancourt. Bon retour à la liberté.

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François Bayrou a salué mercredi soir, après l'annonce de la libération de l'otage franco-colombienne "une incroyable aurore après une si longue nuit. En cet instant de libération, je pense aux enfants et aux proches d'Ingrid Betancourt. C'est pour eux la fin d'un calvaire, une incroyable aurore après une si longue nuit. Cela va rendre des millions de personnes heureuses, en tout cas en France, tant Ingrid Betancourt avait pris le visage du martyr innocent, victime de forces sans pitié. Il faut en même temps remercier ceux qui ont pris la responsabilité et le risque de l'opération qui a libéré ces otages. Ce n'était pas une décision facile à prendre et la détermination du gouvernement colombien doit être saluée."